3 Attrait du mirage guyanais en Haïti

La Guyane exerce une certaine fascination sur l’imaginaire migratoire des Haïtiens malgré les aléas prévisibles du voyage. En Haïti, ce ne sont pas les images attirantes de l’Eldorado occidental diffusées par des médias télévisés qui ont joué, mais celles entretenues par les réseaux migratoires mêmes.

La Guyane est pratiquement inconnue en Haïti, mais certaines personnes en ont entendu parler soit directement par des personnes de retour d’un voyage en Guyane ou par des ouï-dire à-propos de ces émigrants et de leur richesse qui donnent une certaine image de prospérité de la Guyane.

  • On a pensé que la vie serait plus facile à Cayenne étant donné que les gens qui reviennent de Cayenne et que j’ai vus en Haïti semblaient, par l’habillement surtout, bien se tirer d’affaire. C’est ainsi que l’on en vient à faire les démarches pour venir à cayenne.

Ganot  le Blanc de Fond -Des-Nègres: le mythe d’origine des Haïtiens de Guyane

L’histoire orale des Haïtiens en Guyane met en jeux un personnage nommé Ganot. Il s’agit d’un entrepreneur français ayant vécu en Haïti, mais qui en fut chassé. Il aurait organisé le premier convoi d’immigrants haïtiens en Guyane qui ont eu les autorisations de séjours. Ces récits expliquent pourquoi la majorité des gens viennent du sud du pays.  

J’avais entendu parler en bien de la Guyane par des copains à moi qui travaillent sur un bateau marchand. Mais moi ayant très peur de la mer, c’est pour ça que je n’ai pas pris le bateau.  D’autant plus que j’avais entendu parler de l’histoire de Ganot, un Blanc français qui était venu avec des Haïtiens.

La première vague d’Haïtiens arrivés ici, c’était des gens assez qualifiés, des intellectuels, des étudiants en médecine. J’ai même rencontré mes professeurs ici, mais ils sont aussi repartis. Il y en a qui sont au Canada, d’autres aux États-Unis. A l’époque les paysans n’abandonnaient pas leurs terres, c’était plutôt des villageois, des citadins. Il y a eu aussi l’Histoire de Ganot en 1963Ganot était un français qui avait de grands intérêts en Haïti, des mines. Il s’est même fait naturaliser Haïtien. Il a des usines d’huile essentielle de vétiver, etc. Il s’est dit qu’il avait déjà de petits problèmes avec le gouvernement, pourquoi ne pas venir en Guyane?

Il avait un petit voilier et il a pris des Haïtiens et il est venu en Guyane avec eux sur son bateau sans que le gouvernement le sache. Ils étaient les premiers paysans à venir ici. Ganot, c’est un monsieur que je connaissais très bien., il est mort maintenant. Il s’est installé sur la savane en montant à Kourou, là où étaient les militaires. Il avait une concession, mais malheureusement son projet n’a pas marché. Les gens se sont donc retrouvés en Guyane, mais avec une autorisation.

Selon des commentaires que j’ai eus, les gens qui étaient arrivés avec Ganot étaient dans une situation d’esclavage. Ils ne pouvaient même pas sortir e l’enclos de Ganot. Il devait y avoir une raison pour qu’on ne les laisse pas sortir, je pense qu’ils étaient là à l’insu du gouvernement.

C’est Ganot qui s’occupait de tout. À l’époque, c‘était quand même beaucoup plus facile. Je connais des personnes arrivées dans son temps qui ont eu des cartes de séjour à vie.

Il faut dire que la conjoncture était différente. Ils étaient donc autorisés à demeurer ici. Il y en a encore pour le Plan Vert. Cela a été un autre échec. Comme ils étaient agriculteurs, plusieurs se sont lancés en agriculture, d’autres ont travaillé pour des entreprises de travaux publics. Ils étaient beaucoup, mais maintenant il y en a qui sont en France. Leurs enfants sont médecins. Beaucoup de ces enfants sont partis en Métropole.

Ici en Guyane, on pourrait appeler les Haïtiens la communauté Aquinoise parce que sur 100 personnes rencontrées, 80 sont de la région. Souvent nous ne prenons même pas la peine de noter qu’ils sont d’Aquin.

La mémoire de ce petit récit joue la fonction d’un mythe d’origine des Haïtiens en Guyane avec la figure du médiateur blanc qui déjoue la dictature pour amener son groupe en sécurité en Guyane et assurer l’avenir des enfants.

Mirage guyanais et scepticisme

Cette image de la Guyane prospère et accessible est pourtant critiquée par les émigrés qui tentent d’avertir leurs concitoyens des difficultés réelles en Guyane. Les mises en garde sont vues comme des barrières utilisées par eux pour garder secrets les avantages de la migration pour ceux qui en profitent.

  • Quand tu reviens de l’étranger après quelque temps ton comportement est changé un peu et si quelqu’un passe et te demande des renseignements sur la vie là où tu étais et que tu lui dis la vérité, il ne va pas te croire.

revenaisLes gens de la région d’Aquin connaissaient la Guyane très bien, car ceux qui revenaient de Guyane étaient tous bien habillés et distribuaient de l’argent à plusieurs personnes, on croyait à tort que c’était le leur, mais en fait il s’agissait de commissions que les gens remettaient aux familles de ceux qui leur avaient confié l’argent…

  • Comme nous étions maçons avant de partir, on nous disait que la Guyane était un pays en plein développement et qu’il y avait de l’emploi pour tous ceux qui travaillaient dans la construction. Ce ne sont que des petits boulots que nous avons rencontrés ici, des petits boulots pour un seul patron qui n’a qu’un chantier à la fois
  • D’ailleurs même actuellement les gens de la région, surtout les jeunes, quand ils me voient revenir de Guyane s’informent de ce que l’on peut gagner en Guyane et ils souhaitent partir pour faire comme moi ou encore mieux. C’est ce qui cause souvent leur perte, car plusieurs ont suffisamment de moyens pour vivre en Haïti pas pour vivre très bien là-bas.
  • Ce gars  m’avait averti de ne pas venir en Guyane, car je ne pourrais pas travailler, car tous ceux qui viennent en Guyane viennent de la province et travaillent avec de « machettes ». Comme je ne savais pas faire ça, il m’a dit que je ne trouverai pas de travail. Si je l’avais écouté, je ne serais pas parti! Mais j’ai pensé que c’était parce qu’il voulait que je continue à travailler pour lui. Je ne l’ai pas écouté
  • Il y a beaucoup d’Haïtiens ici malgré la misère parce que c’est ici que c’était le plus facile pour venir. C’est à cause du Surinam qu’il y a beaucoup d’Haïtiens ici, car pour la Guyane, il faut un visa. Pour le Surinam, il te faut un passeport et tu peux entrer. Si ce n’était que de la Guyane je ne serais pas ici. C’est le cas pour presque tout le monde.  S’il y avait des possibilités pour aller à Miami, à New York, il n’y aurait pas d’Haïtiens ici, car le billet pour ici est en plus cher. Mais même si tu as de l’argent le visa n’est pas facile à trouver.
  • J’ai tout expliqué ça à mon frère, la misère, etc. quand il voulait venir. Il ne m’a pas cru, il a dit que c’est parce que je ne voulais pas qu’il puisse avoir une belle vie comme la mienne.  Quand on leur dit qu’ici ce n’est pas bon et que les gens aimeraient retourner le lendemain de leur arrivée si c’était possible, ils disent que si les gens ne reviennent pas c’est parce qu’ils sont bien en réalité.
  • Un gars qui était en Guyane est venu en Haïti et je lui ai fait savoir que je voulais aller en Guyane. Il m’a conseillé de rester en Haïti et de travailler la terre avec mon père, de me trouver une femme, me construire une petite maison et de vivre là où j’étais. Mais en Haïti, il n’y a pas d’argent. Tu peux trouver 1 ou 2 gourdes, mais 200 gourdes, on ne voit pas ça dans ses poches.

Le projet migratoire est un secret Kanzo

Partir est non seulement un risque matériel, mais aussi un risque psychologique. Pour se prémukanzonir contre les infortunes, le projet migratoire doit être tenu secret avant le départ .

Partir est un secret Kanzo. Les enjeux sont tels que l’idée de partir doit rester secrète comme l’est l’initiation vaudou, le kanzo où la métamorphose de la possession rituelle est apprise et permet de se garantir contre les malchances et les maladies.

  • Nous sommes tous ici à en parler et nous pouvons en parler, mais en Haïti on ne pouvait pas dire cela. C’est un secret. Entre « viejo » on peut se faire des blagues, mais aux autres qui ne sont pas partis, on ne peut pas dire cela, car c’est un secret. Les gens qui partent ne te disent jamais toutes les misères qu’ils ont vues. Le fait de partir peut aussi se faire sur une coupe de folie. Ou encore, il y a des secrets Kanzo il ne faut pas vendre des secrets Kanzo sinon les houngans vont te tuer. Est-ce que tu vas encore faire de l’argent ? Non, tu ne fais plus l’argent encore (rires). Vous voyez, partir c’est kanzo, c’est secret.
  • Vous savez, ce n’est pas facile de savoir à l’avance comment ça se passe dans un pays d’immigration, car c’est un secret. Tous les gens vont te dire que c’est bien, qu’il n’y a pas de problème. Nous avions beaucoup de contacts avec des gens qui étaient venus en Guyane. Nous nous étions informés sur le travail, le logement, etc. Mais tous ils nous ont dit que c’est un secret. Ils nous ont laissés dépenser notre argent pour venir ici.

La Guyane exerce une certaine fascination sur l’imaginaire migratoire des Haïtiens malgré les aléas prévisibles du voyage. En Haïti, ce ne sont pas les images attirantes de l’Eldorado occidental diffusées par des médias télévisés qui ont joué, mais celles entretenues par les réseaux migratoires mêmes.

partir kanzo

connaission pas

La Guyane est pratiquement inconnue en Haïti, mais certaines personnes en ont entendu parler soit directement par des personnes de retour d’un voyage en Guyane ou par des ouï-dire à-propos de ces émigrants et de leur richesse qui donnent une certaine image de prospérité de la Guyane.

  • On a pensé que la vie serait plus facile à Cayenne étant donné que les gens qui reviennent de Cayenne et que j’ai vus en Haïti semblaient, par l’habillement surtout, bien se tirer d’affaire. C’est ainsi que l’on en vient à faire les démarches pour venir à cayenne.

Ganot  le Blanc de Fond -Des-Nègres: le mythe d’origine des Haïtiens de Guyane

L’histoire orale des Haïtiens en Guyane met en jeux un personnage nommé Ganot. Il s’agit d’un entrepreneur français ayant vécu en Haïti, mais qui en fut chassé. Il aurait organisé le premier convoi d’immigrants haïtiens en Guyane qui ont eu les autorisations de séjours. Ces récits expliquent pourquoi la majorité des gens viennent du sud du pays.

J’avais entendu parler en bien de la Guyane par des copains à moi qui travaillent sur un bateau marchand. Mais moi ayant très peur de la mer, c’est pour ça que je n’ai pas pris le bateau.  D’autant plus que j’avais entendu parler de l’histoire de Ganot, un Blanc français qui était venu avec des Haïtiens.

La première vague d’Haïtiens arrivés ici, c’était des gens assez qualifiés, des intellectuels, des étudiants en médecine. J’ai même rencontré mes professeurs ici, mais ils sont aussi repartis. Il y en a qui sont au Canada, d’autres aux États-Unis. A l’époque les paysans n’abandonnaient pas leurs terres, c’était plutôt des villageois, des citadins. Il y a eu aussi l’Histoire de Ganot en 1963 Ganot était un français qui avait de grands intérêts en Haïti, des mines. Il s’est même fait naturaliser Haïtien. Il a des usines d’huile essentielle de vétiver, etc. Il s’est dit qu’il avait déjà de petits problèmes avec le gouvernement, pourquoi ne pas venir en Guyane?

Il avait un petit voilier et il a pris des Haïtiens et il est venu en Guyane avec eux sur son bateau sans que le gouvernement le sache. Ils étaient les premiers paysans à venir ici. Ganot, c’est un monsieur que je connaissais très bien., il est mort maintenant. Il s’est installé sur la savane en montant à Kourou, là où étaient les militaires. Il avait une concession, mais malheureusement son projet n’a pas marché. Les gens se sont donc retrouvés en Guyane, mais avec une autorisation.

Selon des commentaires que j’ai eus, les gens qui étaient arrivés avec Ganot étaient dans une situation d’esclavage. Ils ne pouvaient même pas sortir e l’enclos de Ganot. Il devait y avoir une raison pour qu’on ne les laisse pas sortir, je pense qu’ils étaient là à l’insu du gouvernement.

C’est Ganot qui s’occupait de tout. À l’époque, c‘était quand même beaucoup plus facile. Je connais des personnes arrivées dans son temps qui ont eu des cartes de séjour à vie.

Il faut dire que la conjoncture était différente. Ils étaient donc autorisés à demeurer ici. Il y en a encore pour le Plan Vert. Cela a été un autre échec. Comme ils étaient agriculteurs, plusieurs se sont lancés en agriculture, d’autres ont travaillé pour des entreprises de travaux publics. Ils étaient beaucoup, mais maintenant il y en a qui sont en France. Leurs enfants sont médecins. Beaucoup de ces enfants sont partis en Métropole.

Ici en Guyane, on pourrait appeler les Haïtiens la communauté Aquinoise parce que sur 100 personnes rencontrées, 80 sont de la région. Souvent nous ne prenons même pas la peine de noter qu’ils sont d’Aquin.

La mémoire de ce petit récit joue la fonction d’un mythe d’origine des Haïtiens en Guyane avec la figure du médiateur blanc qui déjoue la dictature pour amener son groupe en sécurité en Guyane et assurer l’avenir des enfants.

Mirage guyanais et scepticisme

Cette image de la Guyane prospère et accessible est pourtant critiquée par les émigrés qui tentent d’avertir leurs concitoyens des difficultés réelles en Guyane. Les mises en garde sont vues comme des barrières utilisées par eux pour garder secrets les avantages de la migration pour ceux qui en profitent.

  • Quand tu reviens de l’étranger après quelque temps ton comportement est changé un peu et si quelqu’un passe et te demande des renseignements sur la vie là où tu étais et que tu lui dis la vérité, il ne va pas te croire.
  • Les gens de la région d’Aquin connaissaient la Guyane très bien, car ceux qui revenaient de Guyane étaient tous bien habillés et distribuaient de l’argent à plusieurs personnes, on croyait à tort que c’était le leur, mais en fait il s’agissait de commissions que les gens remettaient aux familles de ceux qui leur avaient confié l’argent…
  • Comme nous étions maçons avant de partir, on nous disait que la Guyane était un pays en plein développement et qu’il y avait de l’emploi pour tous ceux qui travaillaient dans la construction. Ce ne sont que des petits boulots que nous avons rencontrés ici, des petits boulots pour un seul patron qui n’a qu’un chantier à la fois
  • D’ailleurs même actuellement les gens de la région, surtout les jeunes, quand ils me voient revenir de Guyane s’informent de ce que l’on peut gagner en Guyane et ils souhaitent partir pour faire comme moi ou encore mieux. C’est ce qui cause souvent leur perte, car plusieurs ont suffisamment de moyens pour vivre en Haïti pas pour vivre très bien là-bas.
  • Ce gars  m’avait averti de ne pas venir en Guyane, car je ne pourrais pas travailler, car tous ceux qui viennent en Guyane viennent de la province et travaillent avec de « machettes ». Comme je ne savais pas faire ça, il m’a dit que je ne trouverai pas de travail. Si je l’avais écouté, je ne serais pas parti! Mais j’ai pensé que c’était parce qu’il voulait que je continue à travailler pour lui. Je ne l’ai pas écouté
  • Il y a beaucoup d’Haïtiens ici malgré la misère parce que c’est ici que c’était le plus facile pour venir. C’est à cause du Surinam qu’il y a beaucoup d’Haïtiens ici, car pour la Guyane, il faut un visa. Pour le Surinam, il te faut un passeport et tu peux entrer. Si ce n’était que de la Guyane je ne serais pas ici. C’est le cas pour presque tout le monde.  S’il y avait des possibilités pour aller à Miami, à New York, il n’y aurait pas d’Haïtiens ici, car le billet pour ici est en plus cher. Mais même si tu as de l’argent le visa n’est pas facile à trouver.
  • J’ai tout expliqué ça à mon frère, la misère, etc. quand il voulait venir. Il ne m’a pas cru, il a dit que c’est parce que je ne voulais pas qu’il puisse avoir une belle vie comme la mienne.  Quand on leur dit qu’ici ce n’est pas bon et que les gens aimeraient retourner le lendemain de leur arrivée si c’était possible, ils disent que si les gens ne reviennent pas c’est parce qu’ils sont bien en réalité.
  • Un gars qui était en Guyane est venu en Haïti et je lui ai fait savoir que je voulais aller en Guyane. Il m’a conseillé de rester en Haïti et de travailler la terre avec mon père, de me trouver une femme, me construire une petite maison et de vivre là où j’étais. Mais en Haïti, il n’y a pas d’argent. Tu peux trouver 1 ou 2 gourdes, mais 200 gourdes, on ne voit pas ça dans ses poches.

Le projet migratoire est un secret Kanzo

Partir est non seulement un risque matériel, mais aussi un risque psychologique. Pour se prémunir contre les infortunes, le projet migratoire doit être tenu secret avant le départ .

Partir est un secret Kanzo. Les enjeux sont tels que l’idée de partir doit rester secrète comme l’est l’initiation vaudou, le kanzo où la métamorphose de la possession rituelle est apprise et permet de se garantir contre les malchances et les maladies.

  • Nous sommes tous ici à en parler et nous pouvons en parler, mais en Haïti on ne pouvait pas dire cela. C’est un secret. Entre « viejo » on peut se faire des blagues, mais aux autres qui ne sont pas partis, on ne peut pas dire cela, car c’est un secret. Les gens qui partent ne te disent jamais toutes les misères qu’ils ont vues. Le fait de partir peut aussi se faire sur une coupe de folie. Ou encore, il y a des secrets Kanzo il ne faut pas vendre des secrets Kanzo sinon les houngans vont te tuer. Est-ce que tu vas encore faire de l’argent ? Non, tu ne fais plus l’argent encore (rires). Vous voyez, partir c’est kanzo, c’est secret.
  • Vous savez, ce n’est pas facile de savoir à l’avance comment ça se passe dans un pays d’immigration, car c’est un secret. Tous les gens vont te dire que c’est bien, qu’il n’y a pas de problème. Nous avions beaucoup de contacts avec des gens qui étaient venus en Guyane. Nous nous étions informés sur le travail, le logement, etc. Mais tous ils nous ont dit que c’est un secret. Ils nous ont laissés dépenser notre argent pour venir ici.

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