J’ai laissé Haïti, je suis venu faire un «coup de pied» en Guyane
Je n’ai pas tellement fait face à cela; la femme.
Mais, j’en ai rencontré une qui m’a raconté sa situation. C’est au moment où j’allais travailler, comme je ne pouvais pas rester, je lui ai dit que j’allais retourner. À mon retour, j’ai vu qu’elle a envie de me dire, je lui pose des questions aussi. Eh bien, elle avait problèmes pour payer son loyer, elle avait aussi un bébé. Je lui ai donné de l’argent qu’ elle envoie pour sa mère en Haïti.
Je ne me suis jamais rendu chez elle, c’est elle qui venait chez moi. La raison est « Il faut toujours respecter le domicile de quelqu’un même s’il est fait de quelques planches croisées. Si je trouvais quelqu’un chez moi, je ne serais pas content. Voilà pourquoi je respecte la maison d’autrui. On a passé 5 ou 6 mois ensemble. On se rencontrait 2 fois par semaine.
Soudain, elle devient enceinte. Cela lui a donné beaucoup de problèmes et ça m’a donné la peur.
Cela a brisé un peu notre relation. À cause que je suis un homme, cela ne devait pas arriver jusque-là. Elle est allée à l’hôpital pour faire une opération, elle a failli mourir. Depuis ce temps, je ne m’aventure pas trop. Je vois que la situation est très difficile et pour la femme et pour l’homme. Elle avait fait 3 mois quand elle a fait ôter l’enfant.
La raison, c’est qu’elle avait un autre Monsieur, un Haïtien, qui payait son loyer. Il l’a délaissé à cause de l’enfant qu’elle attendait.
Le Monsieur ne payant plus, j’ai payé son loyer. Voyant qu’elle était enceinte et vu que j’avais d’autres responsabilités en Haïti, je ne pouvais pas la prendre en charge. J’ai payé sa dette deux fois, pas beaucoup. À l’occasion de l’envoi de l’argent en Haïti pour sa maman. Je lui ai donné 500F puis 350F la troisième fois elle m’a demandé un emprunt de 200F. Je sais que ce n’est pas un emprunt, je ne lui ai jamais donné une grosse somme sinon 50 ou 100F. Elle pouvait gagner 1000 F par mois, mais après sa situation cet argent lui coule vite.
Elle se mit à chercher des remèdes créoles pouvant arracher l’enfant. Mais le remède créole n’apporte aucun résultat. Ce n’est pas facile de jeter une enfant en buvant un remède. Si elle en boit trop, elle devient malade. Elle a eu une hémorragie. C’est l’ambulance qui l’a transportée.
Après deux jours qu’elle est à l’hôpital, je suis allé la voir. Je lui ai donné de l’argent et je lui ai parlé…pas beaucoup d’argent, mais je lui ai donné quand même.
Après cela, j’aurais pu continuer la relation, mais voyant qu’elle était ingrate, je devin endurci. J’avais de l’indignation, quand je la rencontrais sur la cola (route) je prenais une autre direction.
En Haïti j’ai un enfant, longtemps je lui ai donné de l’argent pour l’enfant maintenant je ne le fais plus.
Après j’ai fait d’autres « pas de chatte », mais timidement surtout il y a le Sida on dit que si on l’attrape, on peut passer deux trois ans avant qu’elle vous abatte réellement. Je ne voulais pas retourner en Haïti avec une telle maladie pour ma femme. Nous avons 9 enfants, l’étaient 10, mais un est mort, il reste 9. J’ai trois filles, 6 garçons. Ils sont grands, 2 garçons ont déjà des enfants et deux de mes filles ont déjà enfanté.
J’étais cultivateur, j’ai fait de l’élevage et j’étais charpentier.
Ici je suis charpentier de temps en temps, « ce métier n’est pas d’un grand secours. »
Cela fait 4 ans 4 mois que je suis en Guyane. Je viens de Petite Rivière de Nippes, tout près de Miraguane.
Grâce à Dieu, je travaille, mais pas pour « gros l’argent », je peux acheter mon paquet de cigarettes et envoyer quelque chose pour ma femme.
Je ne comprends rien du tout à cette situation (des femmes). Une femme peut avoir une bonne conception, mais à cause de cette situation, cette conception devient non valable. Elle pouvait être une femme sérieuse, elle vivait très bien avec son mari, mais à cause de cette situation. Elle peut prendre plusieurs maris.
« Il y en a qui ont l’esprit de vagabondage, mais sérieuses, il y en a aussi qui acceptent des sacrifices, préfèrent mourir de faim que de faire des choses dégueulasses. Je ne dis pas qu’il n’y a pas de vagabondes, mais la majorité d’entre elles… Ce n’est pas leur faute.
En Haïti, elles sont dans leur pays, même si elles n’ont pas d’argent elles peuvent manger. Ici, elles sont loin des leurs, pas de frères, pas de cousins, pas de beau-père, sa propre famille est ce que Dieu lui a pourvu.
Non seulement elles doivent subvenir à leur besoin, mais elles ont aussi la charge de leurs parents en Haïti. Elles ont une responsabilité sur leur dos.
Elles peuvent dire « Ah, ce mois-ci untel n’a rien envoyé pour moi. Ils espèrent pour l’autre moi…
Celles qui ont de la chance peuvent travailler comme repasseuses et ménagère. Une femme d’un copain touche 2,500 F par mois.