C’est un Guyanais rasta qui arrive en métropole, à Orly, avec ses instruments de musique ; congolas, tam-tam, bongo, guitare… et qui se perd , n’étant pas jamais sorti de Guyane, dans Paris, il erre. Un Métro le regarde, le suit. Au bout d’un moment le Guyanais arrive à un bidonville, où vit un Haïtien joyeux et « fêtard » qui offre l’hospitalité. Bientôt le son du bongo résonne dans tout le quartier. Et le Métro qui écoute s’imagine l’Afrique et envie un peu leur insouciance et leur joie d’être, lui qui a tant de soucis et finalement, il ose entrer. Les deux autres le regardent, mais ne s’étonnent pas.
17 ans femme Métro gendarme
Interprétation
Ce récit expose des stéréotypes établis opposant Métro au grand fardeau social et l’Haïtien irresponsable et le Guyanais ignorant.
L’événement est une rencontre fortuite dans le lieu de l’Autre (chez le Métro),. Le récit oppose le Métro et les deux «Africains», la médiation culturelle de la musique les indiffère bien qu’elle soit réussie sans véritables gains pour eux , mais acquise par le Métro qui relax.
Il utilise différentes catégorisations : typologique (rasta introduit une typologie spécifique du stéréotype du Guyanais qui connote la « négritude »), événementielle « se perdre » connote le statut d’étranger, topographique (bidonville connote bas niveau social), état mental (joyeux et fêtard connote l’insouciance, contrastant avec les soucis), relationnelle (hospitalité connote ouverture) et l’exclusion surmontée (ose, étonner connote complicité).
Le récit oppose le Métro et ses soucis aux Guyanais et à l’Haïtien insouciant qui, malgré la pauvreté, exprime la valeur de l’hospitalité sans qu’il ne se lient d’amitié.
Si Métro connote travail et responsabilité, Guyanais et Haïtien connotent folklore et échappent aux responsabilités et contraintes du statut dominant de Métro.
Haïtiens et Guyanais sont donc subordonnés dans ce récit malgré que Rasta connote la rébellion contre l’ordre établi colonial et Haïtien, la première république noire anticoloniale au monde.
Les deux sont présentés comme de bons marginaux et la menace à l’ordre établi est dissoute dans la musique pacificatrice.